Modul'Ondes Infos de Janv./Févr. 2018 - n°61
Santé mentale :
"L'addiction aux réseaux sociaux, nouveau fléau de santé publique" – Les Echos - 19/12/2017
Selon la psychologue Jean Twenge, les adolescents américains souffriraient de « la pire crise de santé mentale depuis des décennies ». En cause, leur addiction au smartphone et aux réseaux sociaux. - Shutterstock
De plus en plus de chercheurs alertent sur les effets inquiétants des réseaux sociaux sur le cerveau, et sur leurs dangers pour les adolescents.
acebook a reconnu la semaine dernière que la consommation de contenus, quand elle est passive, peut avoir un impact négatif sur le bien-être.
Jean Twenge, professeur en psychologie à l'université de San Diego, étudie les différences de santé mentale entre générations depuis vingt-cinq ans. Il y a deux ans, elle a remarqué que les courbes de plusieurs paramètres qu'elle surveille régulièrement s'étaient effondrées depuis 2012 : la fréquence des rencontres entre jeunes, la proportion de lycéens possédant un permis de conduire, ayant déjà eu des relations sexuelles ou un simple rendez-vous. Dans le même temps, le pourcentage d'adolescents dépressifs, déclarant se sentir seuls et commettant des tentatives de suicide a atteint des sommets, explique-t-elle dans son livre « iGen », le surnom qu'elle donne à la génération née entre 1995 et 2012.
Celle-ci souffre de « la pire crise de santé mentale depuis des décennies », estime Jean Twenge. Et le coupable serait le smartphone. Les adolescents « scrolleraient » infiniment sur les réseaux sociaux, se renfermant sur eux-mêmes et souffrant de la comparaison avec leurs pairs qui mettent en scène leur quotidien sur Facebook ou Instagram.
Ils n'arriveraient même plus à se séparer de leurs portables la nuit, certains chercheurs parlant de « nomophobia » - pour « no mobile phobia ». Un problème qui n'épargne pas les adultes, mais qui touche encore plus les jeunes ayant grandi avec un téléphone dans les mains. Des peurs similaires sur l'effet des télévisions, des ordinateurs et des consoles de jeux vidéo ont été exprimées lors de leur arrivée dans les foyers. Et si la corrélation entre temps passé sur son smartphone et dépression existe, la causalité reste difficile à prouver : est-ce sa consultation qui affecte la santé mentale, ou les personnes déjà fragiles qui passent plus de temps en ligne ?
Circuit de la récompense
Ce que les chercheurs commencent à pouvoir affirmer, c'est que les réseaux sociaux ont un effet sur le cerveau proche de certaines substances addictives, comme la cigarette. Ofir Turel, professeur en systèmes d'information à l'université de Californie, a prouvé que « l'usage excessif de Facebook est associé à des changements dans le circuit de la récompense ». Car, contrairement à la télévision, les réseaux sociaux offrent des « récompenses variables » : l'utilisateur ne sait jamais combien de likes il va récolter ou sur quelles vidéos il va tomber . « C'est comme si on plaçait des gourmandises différentes chaque jour dans votre frigo : vous auriez beaucoup de mal à résister à l'envie de l'ouvrir, explique-t-il. ...
Source : https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0301001502005-laddiction-aux-reseaux-sociaux-nouveau-fleau-de-sante-publique-2139642.php#formulaire_enrichi::bouton_facebook_inscription_article
L'addiction aux réseaux sociaux, nouveau fléau de santé publique
Jean Twenge, professeur en psychologie à l'université de San Diego, étudie les différences de santé mentale entre générations depuis vingt-cinq ans. Il y a deux ans, elle a remarqué que les...